Forums du rÔdeur et de The Prizenarnumber6

[Inspecteur Clouseau]

[Martin-Hessler]

biensur que si on l'avait éléminé oui c'est vite reglé mais pas un épisode ne porte l'attention veritable sur un autre prisonnier, troublant non ?
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Bonjour chez vous!

[Orion]

Une simple observation sur les motivations du Numéro 6 : quelles sont-elles ?

Cherche-t-il à percer les secrets du Village ? à savoir quel camp le contrôle ? à détruire le Village ? à s'évader simplement ? à savoir qui sont les gardiens ? à savoir qui est le Numéro 1 ?

Il me semble que les épisodes "Le Carillon de Big Ben" et "Le Retour" éclaire différemment les motivations du Numéro 6. Dans ces deux épisodes, le Numéro 6 sort du Village et semble retrouver Londres. Et sur un coup de colère, il confesse qu'il cherche à savoir si le Village est différent du Monde extérieur. Et dans ces deux aventures, il découvre à ses dépends que le Monde extérieur n'est pas si différent du Village.

Dans ses rapports aux autres, la paranoïa est souvent de mise chez le Numéro 6 mais il presque systématiquement mis en échec en raison de son "humanité". Dans "Double personnalité", il supporte assez mal d'être "trahi" par Alison. Dans "Le Carillon de Big Ben", tout indique qu'il fait confiance à Nadia. Dans "Le Retour", ne semble-t-il pas également croire cette Madame Butterworth qui lui offre son hospitalité sans plus de question ?

C'est aussi pour une femme, le Numéro 73 qu'il entreprend de détruire le Numéro 2 dans "Le Marteau et l'enclume", dans "Danse de mort", il n'est pas indifférent à sa "Surveillante", en dépit de ce qu'elle travaille pour les maîtres du Village.

Les femmes apparaissent souvent comme manipulatrices ou partie prenante de la manipulation. La série est-elle sexiste ? La série renvoie-t-elle à la triade "argent-femme-drogue" qui soutend toute opération d'espionnage ? Ou s'agit-il d'aborder la question de l'humanité impossible dans un monde inhumain ?

Dans "Echec et Mat", le Numéro 6 se met en tête de déterminer qui sont les prisonniers et qui sont les gardiens. Il parvient à réunir un groupe de conjurés mais échoue dans sa tentative d'évasion. Pourquoi ? Parce que ses condisciples ne lui ont pas fait confiance ! La paranoïa du Numéro 6 a bien des limites.

Le Numéro 6 est un Numéro bien sociable. Il est taxé d'invidualiste mais par moment il fait montre de regret et de dépit de ne pouvoir "s'intégrer" au groupe. Dans "Danse de mort", pris à son propre jeu, il ne peut adhérer aux réjouissances d'un carnaval imposé aux Villageois, pourtant il est un moment où il constate non sans regret que tous semblent s'amuser. Et je pense qu'il n'y a rien de "feint" dans sa réaction du moment.

Rester soi-même en existant au milieu des autres : telle semble être la problématique du Numéro 6. Faut-il parler d'individualisme ? Les adeptes du "jeu de masques" diront que non. Toutefois ce Numéro 6 semble plus que las de la mascarade et peu disposé à la poursuivre --pourtant c'est ce qu'il fait, bon gré mal gré.

La série apparaît alors aussi comme une réflexion sur la maturité de l'Homme qui apprend à accepter qu'il ne doit pas systématiquement chercher la "reconnaissance" de ses pairs.
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" I HAVE HEARD THE WORD--IT IS BATTLE ! "

[WallFlower]

Il est dense, ton message, Orion .........
......... interressante, la problématique Homme-Femme.
INDIVIDUALISTE : ça fait partie de ces mots qui prennent (d'où?) des connotations abusivement péjoratives.
Une personnalité exeptionnelle, un surdoué, ou autres ... même s'il est aussi (souvent +) Humaniste, "non-égotiste" que le terrien lambda doit bien, pour SURVIVRE, pour ne pas devenir fou, pour être à-peu-près lui-même ... et quel autre moyen d'être créatif pour ses semblables que de jouer au MIEUX avec les "cartes" que la Nature, Dieu, Marx, ou, le hazard, peu importe, lui ont données ? D'Etre soi-même.
C'est vrai que du point de vue "commercial" de la série , c'est centré sur Mc Goohan OK normal que l'écrasante majorité des autres "Villageois" soit bien fade ; la plupart psychologiquement ectoplasmiques, simplement utiles à La Série. Mais dans l'après-coup l'histoire du prisonnier au ras des Pâquerettes du quotidien du Village, c'est aussi celle de celui qui essaie d'Exister avec sa Différence ... on peut être différent sans faire partie d'un groupe répertorié tel, selon l'époque, le pays, ou autres ....
..... l'Individualité Radicale (j'aime mieux la notion d'INDIVIDUATION avec le sens qu'y donne Jung , pas "privatif" là encore, d'appartenance à l'Espèce Humaine dans son ensemble (voire plus)) est une autre Spécificité humaine par rapport aux autres espèces Animales. Ou aux autres formes d'"Intelligence" (non équipées de CONSCIENCE DE SOI jusqu'à nouvel ordre) : Informatiques, au autres ..... Mais là, ORION, j'arête : les questions sous-jacentes à tes propos nous rémèneraient aussi au fameux et IREMPLACABLE " w h y " que notre 6 intérieurement Hilare pose au Général avec le résultat que l'on connaît.
BE SEEING YOU
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""" They do not see your road to Freedom
That you build with flesh and bones """(P.G.)

[Inspecteur Clouseau]

Je ne pense pas qu'il y est un sexisme latant.

Les femmes semblent être plutôt une faiblesse, ce qui rejoint d'ailleurs certaines idées sur le pouvoir des femmes sur l'homme.

Oui, les impératifs de la série ne permettent pas de développer à loisir les rapports entre le numéro 6 et le reste des villageois, mais le peu que l'on en voit est significatif.
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A la poursuite du Phantom...

[Martin-Hessler]

oui , et l'utilisation des femmes pour tromper le numero 6 semble un phénomen récurent de la serie, notre numero 6 est il comme james Bond tous deux ont ils les femmes comme point faible ?
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Bonjour chez vous!

[WallFlower]

Ce rapprochement avec James Bond, qu'il plaise ou non à Pat, me semble pertinent. : Que le "comportement" soit totalement =/= OK, mais du point de vue des "dynamiques profondes" ... les 2 ont sans doute le même vulnérabilité.
En allant plus loin d'un point de vue JUNGhien ... il s'agit une fois de plus , qu'on soit "Homme" ou "Femme" en fin de compte d'être au mieux et au plus "relié" avec les 2 faces de sa Personne profonde ... Etre Relié avec Soi pour ne pas être à la merci d'une "religion" Dogmatique (ou Idéologie, même Athée, ce qui revient au même). BE SEEING YOU.
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[Orion]

Il est certain qu'il y a quelque chose de James Bond dans le rapport du Numéro 6 aux femmes. Il est à peu près certain aussi qu'il n'y a pas de sous-texte sexiste dans la série.

Le rapport entre femme, pouvoir et séduction est un thème repris par la série. Il faut noter qu'au Village, où les stratagèmes règnent en maîtres, les rapports entre Numéros sont fortement biaisés. De fait, les sentiments entre Numéros sont fortement sujets à caution puisque l'une des problématiques de la série est : rester humain dans un système totalitaire ou concentrationnaire. Et quoi de plus humain que d'éprouver des sentiments pour autrui ?

Bien entendu, à travers sa peinture du Village, la série entend fustiger les travers des sociétés occidentales dites démocratiques. Il n'est pas inutile de noter de ce point de vue que le fonctionnement du Village évoque tant Orwell et son Big Brother (surveillance, micro-Etat policier, représentants du pouvoir,...) que Huxley et son "Meilleur des Mondes" (loisirs, aspect extérieur relativement "club Med",fanfare, concours,...). Les "maîtres" du Village règne autant par la terreur que par le "divertissement".

Y a-t-il une place pour l'Humain au Village ? Y a-t-il une place pour l'Amour au Village ? D'autres ont déjà donné reponses à ces questions, voir pour cela les suppléments des DVD. "Echec et Mat" ne met-il pas en scène une malheureuse numérotée convaincue d'aimer et d'être aimée du Numéro 6 ? Tout cela n'est-il pas qu'une mascarade de plus ? Au Village, en plus de n'être que rarement sincères, les sentiments sont rarement partagés.

Un esprit chagrin, pessimiste ou aigri, dirait qu'il en va de même dans notre bas monde. Mais ce genre de "transposition" est loin d'être satisfaisant ou intéressant.

En dépit de ses échecs, en dépit de ses malheureuses expériences avec les femmes du Village, le Numéro 6 reste un homme comme un autre toujours prêt à secourir une Nadia en détresse ("Le Carillon de Big Ben"), alors que dès "L'Arrivée", il est abusé par une jeune femme au service du Numéro 2 ! Difficile de ne pas parler de faiblesse du Numéro 6, en effet.

Ce qui est réellement intéressant au sujet de cette "faiblesse" persistante, c'est qu'elle révèle l'humanité du personnage. Il est bien,de ce point de vue, un homme comme un autre, comme dit plus haut. Qu'est-ce qui le rend alors si exceptionnel ce Numéro 6, ni plus malin ou ni plus bête qu'un autre ?

Son individualisme ?

L'individualisme du Numéro 6 n'est pas qu'un impératif lié la relative popularité d'un Patrick McGoohan ! Comment définir cet individualisme cependant ? Le terme prend assez rapidement une connotation péjorative, il est vrai. Est-ce que c'est la tendance à s'affirmer indépendamment des autres ? Est-ce que c'est le comportement de celui qui ne songe qu'à lui ?

Dans la série, il est évident que le Numéro 6 est taxé d'être individualiste car il entend s'affirmer, il n'entend pas se plier aux règles, faire comme les autres villageois... Toutefois, n'est-il pas dans l'essence même de la conscience humaine de tout rapporter à soi ? Une brève lecture des messages de ce forum suffit à relever des expressions telles que "je pense que, j'estime que, pour ma part, en ce qui me concerne...". D'une manière ou d'une autre, le "je" s'exprime. C'est sans doute Oscar Wilde qui notait que la nature même de la conscience fait de nous tous des égoïstes. Mais comme ce même homme de lettres le faisait remarquer, qui est le vrai égoïste, celui qui entend vivre selon ses bons vouloirs ou celui qui cherche à faire vivre les autres selon ses bons vouloirs ?

Au-delà des questions de l'égoïsme ou de l'égotisme, la série aborde la question de l'individualisme sous l'angle de la lutte pour la suprématie entre vie privée et vie publique.

Dans un système comme celui du Village, la vie privée est occultée et l'individu est défini avant tout par sa fonction au sein du Village, sa place dans la société. Dans nos sociétés dites démocratiques, au nom des principes de liberté et d'égalité, l'individu devrait s'effacer. Les différences, les aspérités, les identités ne sont pas à proprement parler niées mais elles s'effacent. Il est un affrontement entre conscience et conscience politique : dans l'absolu, le citoyen n'est plus un individu ! Tout cela n'a rien de mauvais a priori, mais cela a de quoi effrayer aujourd'hui comme il y a une quarantaine d'années !

Rousseau, Kant ou Fichte se sont intéressés à la question de la survie des libertés individuelles dans la société. Les nécessités de la vie en société exigent de l'individu un travail sur lui-même.

La série est, en revanche, bien plus polémique et radicale, en raison d'abord du contexte très totalitaire du Village. De ce point de vue, la série est très "alarmiste" et pessimiste. Le Numéro 6 est constamment assailli, il fait figure d'individu opprimé dans une société d'anonymes, les fameux numéros, alors même que lui-même n'utilise rien moins qu'un numéro pour affirmer sa différence dans l'épisode "Double Personnalité"!

Sans doute le Villageois Lambda apparaît bien fade. Le Numéro 6 s'il est moins fade que les autres, est avant tout vigoureux dans son combat contre les Numéros 2. Et dans ce combat, il est un dupe parmi les dupes car de toute évidence, le Numéro 2 n'est pas le vrai détenteur du pouvoir et toute "élimination" d'un Numéro 2 appelle la venue d'un nouveau Numéro 2. En luttant pour briser ses chaînes, le Numéro 6 n'en comprend que mieux le mode de fonctionnement du Village certes, mais plutôt que de chercher à détruire et définitivement paralyser le "système villageois", il ne fait que participer à son fonctionnement et au renouvellement des Numéros 2 !

En fait en bien des occasions, le Numéro 6 devrait crier : "je ne suis pas un Numéro comme les autres !!!" plutôt que sa tirade bien connue de "je ne suis pas un numéro mais un homme libre!!!". Libre, il ne l'est pas au Village, sauf peut-être dans sa tête. Un Numéro, il l'est, qu'il le veuille ou non, tant qu'il demeure au Village. Il n'hésite pas à faire campagne contre le Numéro 2 dans "Liberté pour tous" mais reste le Numéro 6 !

Et pourtant, le Numéro 6 est un grand rêveur et c'est sans doute cette parcelle de rêves qui le rend plus humain. Sa relative naïveté avec les femmes, sa naïveté de croire qu'il peut s'évader, sa naïveté de croire en un monde extérieur meilleur, c'est cette naïveté qui le rend si humain. Tant qu'il y a du rêve, il y a quelque humanité, quelque espoir.

Dans la série, le Numéro 6 entend jouer la carte de son individualisme contre l'écrasante machinerie villageoise, en un combat du type "pot de terre contre pot de fer". Ceci est vrai pour l'ordinaire de la série mais pas pour "Le Dénouement", où l'individualisme du Numéro 6 se fait pour le coup "extrêmiste" et tout tourne finalement à l'anarchie la plus totale !

L'individu contre les pouvoirs, tel est l'individualisme envisagé dans la série ! L'individu indivisible contre le pouvoir formalisateur, etc... Tout ne pourrait être qu'une affaire de "compromis" en somme.

Le Numéro 6 est un survivant, un combattant, quelqu'un qui n'entend pas se laisser briser facilement mais qu'entend-il au juste ? à quoi aspire-t-il ? A "vivre" au milieu des autres ? A simplement "exister" au milieu des autres ? C'est à voir.
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" I HAVE HEARD THE WORD--IT IS BATTLE ! "

[WallFlower]

..... le dénouement, Dear ORION ... est la suite la plus bienvenue de la Série ... "the Ennemy for Everyone is Everyone Inside" (Peter Hammill, du grand Van der Graaf Generator, dans Chameleon in the shadow of the night) ..... La Série étant MULTIDIMENTIONNELLE, socio-politique, bien-sûr, mais tout autant psycho-philosophique ....... l'"Imago du N°1 présente en CHACUN de nous", avec notre TROP RAPIDE fulguration du Singe à l'Homo Sapiens, nous met en garde que celui qui refuse de SE VOIR LUI-MEME ne peut changer ni même réformer le monde avec un minimum de pertinence ... celui qui est dépourvu du moindre narcissisme ne peut Aimer et/ou aidder les Autres sans projeter sur eux ce qu'il ne connaît même pas de lui-même (sa face grimaçante ?) ... la loufoquerie Maniaque (sens psy) de la fin relativise les Idéaux du moi, du Monde, ou de quoi que ce soit Mc Goohaniens, en nous invitant à RE LIRE l Village, le Sens, Nous-mêmes .... et le RE LIER comme chacun de Nous le peut ou le veut à ... Notre Moi (toujours en devenir) notre Monde, notre Créativité ... Paradoxale Modestie ... Je prends conscience à TA .. à ton (me semble-t-il) léger Décrochage en ce qui concerne Le Dénouement à quel point cette CERISE SUR LE GATEAU devient Trou Noir/Source Blanche ...pour nous inviter à La ReCréation Permanente des décennies plus tard ..

(PS je n'ai pas relu 1984 depuis longtemps ; mais il me semble qu'au début, O'Brien était plutôt l'alter Ego sympa, le complice Potentiel, celui sur qui le MOI du lecteur (et de W. Smith, dans ce qu'il s'ignore, ) peut se projeter ... alors qu'en réalité c'est le PIRE avatar de B.B. qui soit ... PAT à ce titre-là est virtuellement psychanalyste pour nous prémunir contre .... "les microbes de la connerie que vous n'aurez pas manqué de nous léguer" (Léo ... FERRE dans Il n'y a Plus rien) ........ Il tend le Miroir-Antidote à recréer en permanence ... NOUS LAISE, donc, TOUTE RESPONSABILITE AUTANT QUE TOUT ESPOIR, contrairement à Orwell ( un des plus grans psychologues du siècle nonobstant) . Il tire les leçons d'Orwell - et le dépase de ce fait .............
BE SEEING YOU (tjrs à re com mANSET, dear Orion)
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That you build with flesh and bones """(P.G.)

[Orion]

Loin de moi l'idée de présenter "Le Dénouement" comme excroissance finale et malvenue de la série. Du seul point de vue de l'individualisme du Numéro 6, dont il est question dans ce topic, l'épisode final est assez révélateur.

Ce qui donne corps à la série, c'est le combat permanent du Numéro 6. Il est perpétuellement en mouvement, ce qui n'est pas sans agacer quelques Numéros 2. Il ne se laisse aller ni à l'apathie, ni à l'attitude de l'aigri. La série en appelle sans cesse à la vigilance, à l'action et au réveil, au final.

Le Numéro 6 est le plus magnifique des losers, y compris dans "Le Dénouement". Dans un Village pour le moins inhumain, où les Numéros tendent à devenir de simples mécaniques, des rouages, le Numéro 6 lutte pour rester humain. Et jamais il ne dépasse cette condition d'humain : il n'est pas surhumain, ses échecs sont là pour le lui rappeler, et il n'est que rarement inhumain. "Le Marteau et l'enclume" apparaît comme un épisode où le Numéro 6 se montre cruel dans son entreprise de démolition du Numéro 2, et ce, même si ses mobiles sont nobles a priori, ne cherche-t-il pas à venger l'honneur d'une femme, une fois encore ?

Le passé du Numéro 6 est mystérieux. Les rares moments où il se montre retors et roué, laisse entendre que même s'il a démissionné pour une question de conscience, le bougre a un passé au moins aussi lourd qu'obscur !

L'un des seuls épisodes où il transcende sa condition est "La Mort en marche". Pour le coup, il y apparaît presque comme un super héros, comme un personnage de cinéma ou de cartoon et pour cause : tout ceci n'était qu'un conte !

Tout éternel perdant qu'il est, le Numéro 6 n'en demeure pas moins sympathique et jamais défaitiste. Pour détourner une célèbre phrase de Poe, le Numéro 6 c'est une parcelle de rêve dans le grand cauchemar villageois.

WallFlower évoque les notions de "miroir" et de "face grimaçante", notions qui ne sont pas sans m'évoquer Diogène le Chien, le célèbre philosophe cynique entré dans l'Histoire pour ses sentences singlantes. Tel Diogène sur l'agora, équipé d'une lanterne en pleine journée, le Numéro 6, dans "Echec et mat", se met en quête d'un homme ! Un homme au coeur d'une foule inhumaine.

Sa quête d'un autre humain au Village ne peut se solder que par un échec, en raison essentiellement des simulacres et simulations qui y règnent. Sa quête d'un autre humain renvoie également à son propre questionnement, à sa quête intérieure, à plusieurs reprises il effleure la question de sa démission pour révéler une "question de conscience".

Dans "Le Dénouement", l'individualisme du Numéro 6 ne parvient pas à triompher de la société villageoise : son "discours" tourne court et il ne parvient à se faire entendre qu'en prenant les armes.

Il pousse son individualisme dans ses derniers retranchements : la lutte pour la suprématie entre vie privée et vie publique vire au jeu de massacre et à la destruction pure et simple de ce qu'était le Village !

Certes, ce dénouement tout en démesure entend apporter un certain "relativisme". L'explosion finale invite aussi, encore une fois, au réveil, à la prise d'armes justement. La série est "révolutionnaire" de ce point de vue, en ce sens qu'elle appelle le spectateur à agir et réagir.

Plutôt que d'un éternel recommencement, la série semble véhiculer l'idée d'un éternel, et nécessaire, retour sur soi.
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