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Éloge de la fuite

 
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Robert Trombone
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MessagePosté le: 13 Mar 2013 07:18    Sujet du message: Éloge de la fuite Répondre en citant

Je crois que toute paroisse du Prisonnier qui se respecte se doit de ne rien respecter. En ceci « Éloge de la fuite » est une référence. Mais qu’on ne se méprenne pas, s’il décrotte fondamentalement la pensée commune manufacturée, l’auteur, Henri Laborit, était avant toute chose un scientifique. Pour ce qui nous intéresse, cet ancien chirurgien a consacré une bonne partie de sa vie à l’étude du cerveau, notamment dans le domaine de la biologie des comportements humains en situation sociale. Disons le tout net, c’était une épée notre gars. Malgré tout il n’écrivait pas pour se grandir, bien au contraire. Méprisant le tour de reins scélérat qui fige l’homme moderne chez lui pendant que monte en flèche le coût des arrêts de travail, il n’hésitait pas à se baisser au niveau de l’auditoire pour mieux le hisser vers les nuages au souffle et torrents d’harmonies. Là j’en fais trop, j’admets. Disons que quand tu le lis t’as comme l’impression d’être intelligent. Et alors, me direz-vous Trombone, tu nous prends pour des caves ? Non mes mutiques amis, je parle pour moi. Mais là n’est pas le sujet. « Éloge de la fuite » traite de ce village qui est nôtre à chacun et dans lequel les autres ont scellé leurs fondements. Ce village c’est nous-mêmes bien entendu, notre esprit, les autres sont la société. Tel notre Prisonnier, la fuite louangée serait-elle l’unique recours vers la liberté ? À vous de lire…

Éloge de la fuite, Henri Laborit, collection Folio/Essai : http://fr.scribd.com/doc/119804321/Henri-Laborit-Eloge-de-La-Fuite
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Mori
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MessagePosté le: 23 Mar 2013 02:17    Sujet du message: Répondre en citant

mathématiquement, scientifiquement, rationnellement, ou ce que l'on veut, pourquoi postuler que nous sommes à nous-mêmes notre propre prison ?
c'est quand je cesse de vouloir me libérer de moi-même que je suis libre. me fuir ? jamais ! me suir ? toujours !
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Robert Trombone
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MessagePosté le: 10 Sep 2013 17:26    Sujet du message: Répondre en citant

Se libérer de soi-même reviendrait à tenter d'être quelqu'un d'autre. Ce qui est en théorie une absurdité et une psychose dans la pratique. On est soi ou on ne l'est pas. Se fuir n'y change rien. Pour que tu sortes ça, mon bon Mori, il faut vraiment que je me sois mal exprimé. Maladresse quand tu nous poignes ! Bref, vu que l'occase m'est donnée je vais donc remettre le couvert. Tant pis pour ceux qui lisent.
Plutôt que de me compromettre dans un laborieux charabia trahisseur de pensée, je dirais que la grande idée de Laborit est que nous ne sommes pas seuls. Dans notre intimité, notre substance, nos idées, nous ne sommes pas seuls. Jamais. Car en nous il y a les autres, tous ceux qui nous entourent depuis nos premiers cris jusqu’à notre dernier souffle. Nous leur devons tout aux autres, nos mignons chromosomes, mais aussi notre pensée. Ils nous ont éduqués, élevés, dressés au monde, au beau, au laid, au bien comme au mal, ils nous ont donné le goût, offert le regard, l’écoute à toutes ses règles, leur sens, sa hiérarchie des soumissions. Qu’on le veuille ou non, notre si chère personne dépend de cet héritage qui influence en douce le moindre de nos choix. Nous ne sommes pas libres car nous ne sommes pas seuls. Nous croyons l’être, nous voulons l’être, mais sous le déguisement de la raison se planque ce patrimoine entortillé d’instincts, d’automatismes et de désirs noués, qui nous est inconscient. Afin de périphraser l’affaire et la rendre plus commode, je l’appellerais King Kong ce comac d’inconscient. Donc, comme nous nous croyons rationnels nous autres, il faut bien qu’on rationalise. C’est le rôle du discours. Celui-là sur la question des excuses il faut admettre qu’il est fortiche. Un Hercule aux alibis ce discours ! Sans cesse il bosse dans nos petits crânes. Sans cesse il nous rassure. Et sincère avec ça ! Très sincère même. Grâce à lui chacun de nos actes est justifié, chacune de nos pensées admises. En somme, il nous sert des motifs sur un plateau de logique. Il n’empêche que derrière ce rideau bien soyeux de la raison c’est King Kong qui est aux ficelles. Toujours, irrémédiablement. Mais Bon Dieu de crotte divine, vous me direz, on peut bien faire quelque chose nous quand même ! Du moment qu’on le sait ! Hé bien non justement, ou si peu. Il ne suffit pas d’invoquer King Kong pour le voir apparaitre. N’oubliez pas qu’il tient de l’inconscient, c'est-à-dire de l’invisible. Il est inaccessible le bestiau, totalement inconnu. Alors quoi ? Il nous reste donc rien nous autres pour nous affranchir ? Vraiment rien ? Si l’affranchissement semble impossible, d’après Laborit il y a tout de même une alternative, comme un réflexe, une sorte d’appel d’air revigorant. Il appelle ça la fuite et d’ailleurs c’en est une. Qu’elle soit physique ou mentale, c’est à dire chimique, aliénante ou encore créative, notre renouveau vient de là. C’est peut-être pour ça d’ailleurs que les autres la considèrent comme lâche. Ils n’aiment pas trop qu’on leur échappe.
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Mori
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MessagePosté le: 10 Sep 2013 19:02    Sujet du message: Répondre en citant

oui, le mental, le cinéma intérieur... tu parles de fuite (ou impossibilité de fuite, peu importe, le mot est écrit plusieurs fois), soit. d'autres parlent de cesser le cinéma du mental en le mettant sous contrôle de l'être (soi en équilibre, en harmonie, en adéquation, etc. avec soi) par la distanciation, l'humour, le relativisme, la rencontre de l'extérieur en dehors de tout narcissisme, etc.
en te lisant, je regrette notre Wallflower adorée... une ancienne infirmière psychiatrique. elle aurait sûrement aimé parler de Laborit.
mais les dés sont ainsi jetés. nous ne la reverrons peut-être jamais. l'appel de l'italien a été trop fort.
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Robert Trombone
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MessagePosté le: 10 Sep 2013 19:38    Sujet du message: Répondre en citant

À dire vrai, la psychologie ou les timbales mystiques c'est pas vraiment ma came. Pas du tout même. Moi Laborit je l'ai découvert à la télé du temps où je la regardais encore. Note bien qu'il est souvent préférable de la regarder pour y voir quelque chose. Quoi qu'il en soit, c'était dans ce film d'Alain Resnais "Mon oncle d'Amérique". Je le conseille promptement à tous les enfiévrés d'humanisme qui croient au libre arbitre. Ça risque de les assoir.
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Arvella
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MessagePosté le: 08 Nov 2017 17:37    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour !

Georges Palante, dans ce contexte, est très intéressant ...
Arv'

http://www.catallaxia.free.fr/www.liberaux.org%20-%20ebook%20-%20Georges%20Palante%20-%20La%20Sensibilit%E9%20individualiste.pdf
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